mercredi 24 septembre 2014

Göttingen / Maghreb - Chanter pour ne pas haïr

En cette sinistre soirée où une barbarie sauvage et publicisée est suivie, sur les réseaux sociaux, d'un déferlement de bêtise et de haine, me reviens une chanson écrite et composée par Barbara, en Allemagne, moins de 20 ans après la fin de la seconde guerre mondiale.
Je me suis permis de l'adapter à notre triste actualité.

Göttingen / Maghreb

Bien sûr, ce n'est pas la Seine,
Ce n'est pas le bois de Vincennes,
Mais c'est bien joli tout de même,
Le Maghreb, le Maghreb.

Pas de quais et pas de rengaines
Qui se lamentent et qui se traînent,
Mais l'amour y fleurit quand même,
Au Maghreb, au Maghreb.

Ils savent mieux que nous, je pense,
L'histoire de nos rois de France,
Mehdi, Habib, Mouna, Tarek,
Au Maghreb.

Et que personne ne s'offense,
Mais les contes de notre enfance,
"Il était une fois" commencent
Au Maghreb.

Bien sûr nous, nous avons la Seine
Et puis notre bois de Vincennes,
Mais Dieu que le jasmin est beau,
Au Maghreb, au Maghreb.

Nous, nous avons nos matins blêmes
Et l'âme grise de Verlaine,
Eux c'est la vitalité même,
Au Maghreb, au Maghreb.

Quand ils ne savent rien nous dire,
Ils restent là à nous sourire
Mais nous les comprenons quand même,
Les enfants bruns du Maghreb.

Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
Et que les autres me pardonnent,
Mais les enfants ce sont les mêmes,
A Paris ou au Maghreb.

Ô faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j´aime,
Au Maghreb, au Maghreb.

Et lorsque sonnerait l'alarme,
S'il fallait reprendre les armes,
Mon cœur verserait une larme
Pour le Maghreb, pour le Maghreb.

Mais c'est bien joli tout de même,
Le Maghreb, le Maghreb.

Et lorsque sonnerait l'alarme,
S'il fallait reprendre les armes,
Mon cœur verserait une larme
Pour le Maghreb, pour le Maghreb.

No pasaran

Germano-franco-maghrébiquement votre

Références et compléments
- La version originale de Göttingen chantée par Barbara en 1967