lundi 3 août 2015

Le monde n'est pas encore foutu, la pizza va le sauver

J'ai passé mon enfance en Picardie à une centaine de kilomètres au nord de Paris. À cette époque - années 1960, début des années 1970 - la pizza y était totalement inconnue.

Ma mère n'en cuisinait jamais et les rares restaurants du village de Ribécourt n'en proposaient pas.
Les surgelés étant à leurs balbutiements, le plat napolitain ne se déclinait pas non plus en version esquimau.
Je n'ai pas de souvenir précis mais je suis presque certain de ne pas avoir mangé de pizza avant, au moins, l'âge de 15 ans.

Pareillement, lorsque je suis venu pour la première fois en Tunisie en 1981, aucune pizzeria n'existait dans la bourgade de Kelibia, pourtant située juste en face de la Sicile et de l'île de Pantelleria.

Depuis lors, notre alimentation s'est mondialisée. La pizza est devenue planétaire.
J'ai personnellement expérimenté, avec des fortunes diverses, cette tarte italienne en Inde, en Egypte, aux USA, à Dubaï et en Chine.
Pizzaïolo est devenu une profession courue tant en France qu'en Tunisie. Les pizzerias sont désormais si nombreuses à Kelibia que je ne sais les dénombrer.
Menu de la pizzeria "La Siciliana" à Kelibia en juillet 2015
Nous avons tellement l'habitude de focaliser sur ce qui va de travers et nous divise que nous oublions, trop souvent, de relever ce qui nous rapproche.
Silencieusement mais irrémédiablement, la pizza - et aussi le yaourt - sont en train d'unir le monde.
Détester quelqu'un qui mange comme soi est un exercice difficile.

Marguerite de Savoie, reine d'Italie, en popularisant la pizza à la fin du dix-neuvième siècle, a contribué, sans le vouloir ni le savoir, à rendre notre Terre plus vivable.
Aussi, l'UNESCO serait bien inspirée en répondant positivement à la demande de 2011 du gouvernement italien qui souhaitait l'inscription de "l'art traditionnel des pizzaiuoli de Naples" au Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité.

Margheritalement votre