mercredi 6 février 2013

Mercredi noir en Tunisie

Aujourd'hui, 6 février 2013, Chokri Belaïd, figure de l'opposition politique tunisienne, a été assassiné par balles devant son domicile.

La ou les factions qui ont tiré ou fait tirer sur un homme politique signent un formidable aveu de faiblesse.
La démocratie est beaucoup plus exigeante que l'exercice de la force. En permanence, les actes et opinions de la majorité y sont mises en cause par l'opposition et jaugées par l'ensemble de l'opinion. Quand arguments et résultats rétrécissent comme peau de chagrin, la tentation devient très forte de museler, voire de supprimer, ses adversaires. C'est ce qui est survenu ce matin à Tunis.

Ce crime, naguère inimaginable, est gros de menaces. Les opposants aux partis dits de la Troïka peuvent légitimement être inquiets et le risque de réaction en chaîne est élevé.

Pourtant, cet acte barbare et la cohorte d'incidents de plus en plus violents qui l'a précédé depuis l'été dernier ne ressemblent pas à la Tunisie et aux tunisiens que je fréquente et apprécie depuis plus de 30 ans.

Profondément attristé par cette mort odieuse, je forme le vœu que la Tunisie se ressaisisse rapidement et renoue avec les espoirs apparus lors de la révolution de janvier 2011. Ma patrie de coeur, habituellement accueillante et ouverte, ne peut et ne doit pas se laisser à nouveau soumettre par la loi du plus fort.
Je souhaite aussi que les lecteurs européens de ce blog ne se détournent pas des tunisiens. Dans les difficultés actuelles, la Tunisie a plus que jamais besoin de sympathie et de soutiens.

No pasaran !

Envers et contre tout, tunisianiquement votre !