mercredi 13 mars 2013

Conclave sportif

Le catholicisme a perdu, en France, beaucoup de sa superbe et de sa pratique. Pourtant, le conclave des cardinaux réuni au Vatican pour désigner un nouveau pape occupe médias et conversations de bistrot.
Cet engouement paradoxal provient de la proximité de cette tradition, pourtant vieille de 700 ans, avec nos modernes rencontres sportives.

Les deux types d'évènements sont étonnamment similaires :

- Des règles simples, faciles à comprendre et à mémoriser.
Une partie de tennis se joue en deux ou trois sets gagnants. Un pape s'obtient à la majorité des deux tiers.

- Un déroulement parfaitement spécifié et balisé.
Si, au stade, une sirène marque la mi-temps, au Vatican, des émissions de fumées rythment le conclave.

- Un rituel tranchant avec notre quotidien.
Ainsi, les éminents électeurs papaux, à l'instar de footballeurs ou de jockeys, revêtent, pour la compétition, des habits spéciaux et colorés.

- Un véritable suspens.
Même en présence de favoris, l'issue du match n'est pas connue à l'avance.

- La remise d'un trophée au vainqueur.
Le cycliste champion du monde endosse un maillot arc-en-ciel, le pape élu passe de la pourpre au blanc.

- Une dramaturgie savamment entretenue.
A peine vainqueur, le nouveau pape se choisit un pseudonyme adapté à sa personnalité comme n'importe quel catcheur.

Le seul point sur lequel je m'interroge encore est de savoir si encens et hosties peuvent être considérés comme des produits dopants ...

Papalement votre

Post Scriptum : précisions chronologiques
Cette chronique a été initialement publiée le mercredi 13 mars 2013 à 18H55.
La fumée blanche émise par la cheminée de la Chapelle Sixtine annonçant l'élection du nouveau pape est apparue dans le ciel du Vatican à 19H06.
L'énoncé de la formule célèbre "Habemus Papam" et l'apparition du tout neuf pontife François Ier au balcon de la Basilique Saint Pierre ont eu lieu peu après 20 heures.