jeudi 1 mai 2014

Les nouvelles technologies entretiennent la spéculation immobilière

J'ignore qu'elles vont être les décisions du groupe PSA et de la municipalité d'Aulnay sous Bois à propos du devenir des terrains de l'ancienne usine Citroën.
Si, comme il est probable, des bureaux prennent la place des ateliers, les emplois dans cette banlieue de Paris seront paradoxalement plus nombreux et mieux payés que du temps de la fabrication de voitures.
Quelques kilomètres plus au sud, les alentours du Stade de France, naguère territoire ouvrier, sont devenus l'apanage des cols blancs.

Alors qu'informatique et télécommunications ont "tertiarisé" une bonne part de l'activité économique et qu'il est désormais possible d'accomplir ces tâches à peu près n'importe où sur la planète, le travail à distance ou nomade peine à prendre un essor définitif.
Si quelques sages et pionniers opèrent depuis la Corrèze ou le Zambèze, en pratique, une cinquantaine de très grands centres urbains concentrent mondialement l'essentiel des nouveaux emplois.
Les meilleurs informaticiens, ingénieurs, communiquants ou financiers semblent avoir une allergie planétaire à la province.
Les facilités offertes par les réseaux connectent les mégapoles plutôt que de de faire travailler ensemble des individus éparpillés.
Les fonctions sociales et créatives de la machine à café et des tableaux désormais blancs semblent n'avoir pas encore trouvé leur substitut en ligne.

Les salaires sans cesse plus élevés offerts par les firmes high tech pour attirer les meilleurs talents réels ou supposés font d'abord flamber les prix des logements des très grandes villes avant d'augmenter le reste du train de vie de leurs heureux récipiendaires.
Par effet de contagion et de manque, la cote des bureaux suit le même mouvement.

Ce n'est pas le moindre des paradoxes induits par les mutations en cours : une très grande part de la productivité des nouvelles technologies alimente deux secteurs ancestraux, low tech et à la moralité parfois chancelante : spéculation immobilière et construction.
Alors que les intermédiaires en tous genres vacillent sous les coups d'internet, promoteurs et agences continuent de prospérer autour de cette nouvelle ressource rare que sont les terrains des mégapoles.

Bétoniquement votre