lundi 30 novembre 2015

​Malgré l'état d'urgence des armes circulent librement dans les aéroports

​Les derniers attentats en date ont conduit la France et la Tunisie à décréter chacune l'état d'urgence.
À en croire proclamations et gazettes, partout la sécurité a été renforcée.
Par exemple, l'accès à l'aéroport de Tunis est désormais restreint aux seuls passagers et tous les bagages sont scannés avant l'entrée dans le bâtiment.

Lors de mon récent retour du pays d'Ibn Khaldoun vers celui de Molière, trois personnes à l'accoutrement mi-campagnard mi-sportif étaient devant moi dans la file au comptoir d'enregistrement.
Outre de traditionnelles valises, ces gaillards halés possédaient d'étranges mallettes métalliques plates et longues.

Leur fort peu discrète et très longue discussion avec le personnel de la compagnie aérienne révéla qu'il s'agissait, je cite, de "fusils" et de "boîtes de munitions" ... de chasse.

À l'arrivée à Lyon, les Tartarins de Savoie ont tranquillement retrouvé leur arsenal sur le tapis à bagages.
Alors que la douane française scannait systématiquement les bagages de tous les passagers, les fringants chasseurs ont bénéficié d'un passe-droit et n'ont pas eu besoin de faire radiographier leurs pétoires et leurs cartouches.

Mallettes pour fusils et munitions de chasses sur un tapis à bagage de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry le 30 novembre 2015 en plein état d'urgence et plan Vigipirate maximal.
Cette étonnante saynète m'a laissée perplexe

J'aimerais connaître comment, devant un écran de contrôle de scanner, on peut faire le tri entre une arme de guerre et une de chasse et comment on distingue les balles à sangliers de celles à destination des bipèdes.
D'autant que le bipède standard digère généralement assez mal le contenu des douilles pour cochons.

J'aimerais aussi savoir ce qui empêcherait ces Nemrods d'assembler tranquillement leurs flingues aux toilettes, de les charger et de transformer un hall d'aéroport en stand de tir.

J'aimerais, de surcroît, déterminer ce qu'il peut bien passer par la tête de types qui, malgré le climat anti-terroriste actuel, choisissent d'aller tranquillement traquer le sanglier au sud de la Méditerranée avec armes, bagages et balles réelles.

Peut-être que le propre du chasseur est de ne pas se laisser abattre et qu'Ubu ou Kafka ont pris les commandes de Vigipirate ...

Chevrotiniquement votre