mercredi 28 octobre 2015

​Un trottoir vers nulle part ou comment creuser les déficits et le sol simultanément

​Depuis quelques jours, le chemin du Vieux Chêne, voie de circulation d'une zone industrielle de la commune de Meylan dans la banlieue de Grenoble, est affecté par un chantier.
Une entreprise spécialisée, manifestement mandatée par nos élus et payée par nos impôts, est en train d'y réaliser un trottoir d'une centaine de mètres de longueur.
Chantier du futur trottoir philosophique de Meylan partant de presque rien pour aller franchement vers nulle part et ayant nécessité l'abattage d'un arbre ancien
Une fois achevés, ces travaux - plaisamment qualifiés de publics probablement parce qu'ils sont financés par des fonds du même acabit - permettront à d'hypothétiques piétons d'aller en toute sécurité de la sortie d'un parking à un rond-point routier intraversable.
Le flâneur désireux d'effectuer ce curieux trajet pédestre sera bientôt dispensé d'emprunter un trottoir situé de l'autre coté de la rue et existant depuis des lustres.

Je profite donc de cette chronique pour solennellement remercier les élus de Grenoble-Alpes Métropole, connue aussi sous l'appellation paradoxalement parisienne de "La Métro".
Par leurs décisions avisées, ces champions des émoluments épais et de la transparence financière sont en train de doter la capitale du Dauphiné d'un cheminement méditatif digne des meilleurs jardins zen ou du Philosophenweg d'Heidelberg.
Permettre à des marcheurs inspirés, au sortir de leur travail, de relier sur leurs deux jambes l'improbable à l'impossible méritait bien l'abattage d'un vieil arbre et la dépense de quelques menus kilo-euros d'argent citoyen.

Enerviquement votre

Références et compléments
Voir aussi :
- mes autres chroniques sur Meylan

d'autres billets sur Grenoble-Alpes-Métropole / La Métro et ses gaspillages