dimanche 25 septembre 2016

J'ai testé l'indemnisation en ligne des retards d'avion

L'été dernier, le vol ramenant au bercail un membre de ma famille, à l'issue de vacances méritées, s'est posé avec 5H45 de retard.
J'en ai profité pour essayer un service internet de dédommagement des passagers.



Les ailes protectrices de l’Europe

Depuis 2004, l'Union Européenne impose aux transporteurs aériens d'indemniser leurs clients victimes d'annulation de vol, de refus d'embarquement ou de retard conséquent.

J'en profite pour relever que l'Europe - que nous adorons vilipender - a de nombreuses conséquences positives dans notre quotidien.
Ainsi, cette réglementation favorable aux consommateurs est une initiative bruxelloise pour répondre à l'incapacité de chaque état à peser face aux géants de l'aviation.

Des compagnies aériennes tous aérofreins dehors

Pour des raisons compréhensibles à défaut d'être morales, les transporteurs ont fait preuve d'un enthousiasme limité dans l'application spontanée des lois européennes.
Absences de réponse et trainages de pieds ont souvent été opposés aux passagers demandant un dédommagement.

Le combat des pots de terre contre les avions en fer était mal engagé.

Des e-juristes prennent leur envol

Toutefois, un peu partout en Europe, des startups ont été créées pour proposer, en ligne, assistance juridique et collecte d'indemnisation aux passagers floués.

Ces entreprises, qui font commerce de la défense des consommateurs, n'hésitent pas à aller au tribunal à chaque fois qu'une compagnie aérienne refuse d'appliquer la législation.
Ainsi, petit à petit, elles gagnent en crédibilité auprès du public mais aussi dissuadent les manœuvres dilatoires.

La plupart de ces services internet ne demandent aucun frais préalable à leurs clients car ils se financent par une commission sur l'indemnité obtenue.

Essai transformé

J'ai donc fait appel à Flightright, entreprise berlinoise qui, d'après les gazettes et Google réunis, serait le leader dans son domaine.

En quelques clics, j'ai fourni sur le web mon identité, les paramètres du voyage retardé et mes coordonnées bancaires.
J'ai ensuite reçu, au fil des jours, quelques mails décrivant les étapes de la procédure suivie.

Au final, six semaines plus tard, Flightright a conservé 25% de l'indemnité reçue de la compagnie aérienne et m'a versé 175 €, légèrement plus que le coût du billet d'avion.

Vu la simplicité et l'efficacité de ce service de dédommagement en ligne, je les réutiliserai si je subis, à nouveau, une annulation ou un fort retard lors d'un voyage aérien.

Vivement la suite !

Pour conclure, je lance un appel simultané à Bruxelles et aux dirigeants de Flightright pour qu'ils étendent, respectivement, leur législation et leurs services aux trains et aux autoroutes.

Pourquoi ne pas être sérieusement indemnisé quand un train régional affiche une heure de retard pour un trajet d'une heure ?
Pourquoi payer le péage plein tarif lorsqu'une autoroute est totalement bouchée ou couverte de travaux ?

E-consumériquement votre

Références et compléments
Les lecteurs intéressés peuvent fureter sur le site de Flightright.
Pour lever toute ambiguïté, je précise que mon seul lien avec Flightright est l'indemnisation relatée dans cette chronique.
Avant août 2016, j'ignorais l'existence de cette entreprise.

Voir aussi le texte intégral et parfaitement soporifique du règlement européen CE 261/2004 "établissant des règles communes en matière d'indemnisation et d'assistance des passagers en cas de refus d'embarquement et d'annulation ou de retard important d'un vol".

Comme à l'accoutumée, si des politiques européens, des responsables de Flightright ou encore ceux des compagnies aériennes, ferroviaires et autoroutières souhaitent réagir à ce billet, les colonnes du blog leur sont ouvertes, de préférence sous forme d'une interview.

L'image qui montre le trafic aérien au dessus de l'Europe le dimanche 25 septembre à 10H20 provient du site flightradar24.com.