mercredi 2 septembre 2015

La frontière et la mer

À Kelibia, au nord-est de la Tunisie, lorsque la météo est de la partie, l'île italienne de Pantelleria, montagne dressée en Méditerranée, est visible depuis le littoral.
Sur l'horizon, depuis une plage de Kelibia, au coeur de la brume maritime et numérique, l'île de Pantelleria et sa Montagna Grande

De même, sur la colline du fort et sur certaines plages, il est possible de capter des opérateurs téléphoniques transalpins.

L'opérateur téléphonique italien TIM reçu à Kelibia

Pourtant, faisant fi de la liberté des ondes - aux deux sens du terme - quelque part en mer passe une invisible mais bien réelle frontière entre le pays du jasmin et celui de la pizza, entre l'Afrique et l'Europe.
Des milliers de migrants, au péril de leur vie, sur des embarcations de fortune payées à prix d'or à des mafieux, se jettent à l'assaut de cette limite mythique.

Même si ma tête me rappelle que les frontières sont des éléments - si j'ose m'exprimer ainsi - incontournables de real politik, mon cœur ne peut s'empêcher de souhaiter leur disparition.
Ces lignes arbitraires de démarcation accentuent, en pratique, les différences entre des personnes aux nombreux points communs.

Peut-être, devrions-nous nous souvenir que Méditerranée se disait en latin mare nostrum, notre mer ...
À quand une Schengen-Méditerranée devenue un lac intérieur ?
Mosaïque d'Ulysse du musée du Bardo de Tunis, symbole d'une Méditerranée unie
Humainement votre

Références et compléments
Voir aussi les chroniques :
Images réalisées par l'auteur à Kelibia et au musée du Bardo en août 2015