dimanche 29 novembre 2015

Mes valeurs

​Les attentats en France, en Tunisie et dans de nombreux pays ont relancé le débats sur nos valeurs et leur défense.
Liberté, égalité, fraternité, laïcité, diversité, ces mots en "é" et quelques autres sont magnifiques mais, comme souvent avec les concepts, un peu abstraits.

N'étant ni philosophe, ni juriste, je vous propose une déclinaison personnelle et concrète de ces réflexions.


Multi-bienvenue - Huile sur toile d'Amal Mejdouba

J'ai deux pays, la France et la Tunisie.

La France, j'y suis né, comme mes enfants et comme, avant moi, mes parents, grands-parents et aussi mes arrière-grands-parents, j'y vis, j'en suis citoyen, j'y paie régulièrement des impôts et j'ai même, à l'insu de mon plein gré, porté un an son uniforme.

La Tunisie est ma patrie de coeur.
Je l'ai découverte à la charnière des années 1970 et 1980, je m'y rends régulièrement et, au fil du temps, j'y ai noué de multiples relations personnelles, familiales et amicales.

Désormais, j'ai vécu des deux côtés de la Méditerranée des moments intenses, des joies profondes et, aussi, quelques peines.
J'y ai de la famille et des amis.

Beaucoup de personnes de ce réseau improvisé se connaissent et s'estiment, ne serait-ce qu'à distance.
Lorsque des vents mauvais, intimes ou publics, soufflent, au nord ou au sud, ils sont nombreux à se faire du souci et à prendre des nouvelles.
Et, quand les circonstances permettent des rencontres, les sourires sur les lèvres signent les liens qui rassemblent ce petit monde.

J'ai deux pays et bien plus encore !
Au gré de la vie personnelle et professionnelle, mon cercle amical et social s'est incroyablement étendu.
Ainsi, au jour de l'an, j'envoie et reçois des voeux dans une trentaine de pays.
Et - le croirez-vous ? - j'ai même d'excellents amis proches dans des contrées aussi exotiques que l'Inde et l'Italie.

Ce regroupement improbable est composite et bigarré.
Langues, ethnies, religions, nationalités, opinions, cultures, orientations, goûts, comportements et croyances y foisonnent.
Cela ne nous empêche pas de nous apprécier et de nous fréquenter, bien au contraire.

Alors n'en déplaise aux barbares, extrémistes et conservateurs, à poils longs ou à poils ras, cette vie sans prétentions, cosmopolite et variée me plait et je n'ai guère, comme la plupart de mon entourage, envie d'en changer.

Je comprends même que certains préfèrent le confort illusoire de l'entre-soi aux chocs enrichissants mais déstabilisants des cultures.
Qu'à cela ne tienne, je ne souhaite pas transformer leur façon d'être.
Je leur demande simplement de laisser les autres vivre comme ils l'entendent !

Mondialement votre

Références et compléments
- Voir aussi la chronique "tentative d'explication de la laïcité française à mes amis hors de l'Hexagone"